Arrests que le mesme Cardinal estoit ennemy
de l’Estat, & deffendu à tous les sujets sur
de grandes peines de luy donner lieu de retraite.
I’ay bien voulu encor augmenter mes soins pour
procurer le bien de l’Estat, en consideration du
zele qui a paru dans l’ame de Madame la Duchesse
d’Orleans, pour la tranquillité du Royaume, &
pour le soulagement des Peuples. Ie sçay que
pour affermir l’affection des Peuples pour la deffence
dudit Prince, il leur faut proposer la ruine
de l’objet de leur aversion, & c’est ce qu’vn chacun
doit auoir deuant les yeux, & considerant
qu’en perdant l’Auteur de leurs miseres & conseruant
celuy de leur felicités, ils ne doiuent esperer
que beaucoup de gain & de profit s’ils sont obligez
à faire quelque despence pour le bien de l’Estat,
& pour le leur propre.

Afin que les Ennemis ne puissent incommoder
Paris occupant le passage de viures, i’ay mis des
gardes aux lieux circonuoisins pour les deffendre
en cas d’attaque, & si le Cardinal Mazarin passe
plus auant, i’ay donné ordre aux troupes que i’ay
mis sur pied de l’aller combattre & le repousser.
Ses trahisons sont si manifestes qu’il ne se soucie
pas mesme de les déguiser, il a traité ouuertement
pour son retour, il a soldoye des armées estrangeres,
& leué des deniers de la France plusieurs troupes
pour luy seruir d’escorte, auec lesquelles il pretend
d’entrer dans le Royaume, pour persecuter ceux