Laubespine,? de [signé] [1652 [?]], LA LETTRE DE MONSIEVR DE CHASTEAV Neuf, enuoyée à Monseigneur le Prince de Condé, sur le retour du Cardinal Mazarin à Poictiers. , françaisRéférence RIM : M0_2013. Cote locale : B_11_26.
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tous les lieux où vous auez paru, vous auez remporté
de tres insignes victoires, & les plus ennemis
de la vertu, & de vos eminentes perfections,
sont contrains de publier que vous estes vn Mars
tres redoutable, & que les Trophées & Couronnés
suiuent vos pas, tous les cœurs trauaillent à
vous chercher vne gloire immortelle, aussi la
louange est vne recompense qu’on ne peut denier
aux merites & ceux qui refusent de la donner,
ne sont point capables de la receuoir. On ne
vous peut donc denier, Monseigneur, ce qui vous
est deub, la France erige des autels à vostre
memoire, & n’a que des veux & des souhaits
pour son liberateur ; aussi elle seroit reputée tres
ingrate si elle ne publioit de cœur & de voix le vif
eclat de vos sublimes qualités, puisque le ciel
vous à deputé pour estre vn de ceux qui doiuent
participer à la gloire de sa liberation contre ce filou
estranger, ce sanguinaire, & inhumain : en
vn mot ce Mazarin qui par ses l’achetés, a attiré
les maledictions du Ciel aussi bien que celles de
la terre : son aueuglement a esté bien extreme
veu qu’il a esté insatiable & dereglé que non
contant d’auoir ruiné la France, & tiraniquement
extorqué tous ses biens, mais encore fait
eluder des Princes, des grands Seigneurs, mesme
choqué le Parlement, auec vn tel excez de rage &
perfidie, qu’il a recherché des voyes aussi iniques


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