Lanauze,? [signé] [1652], LA LEVÉE DV SIEGE DE VILLENEVVE D’AGENOIS, ESCRITE PAR VN GENTILHOMME de ladite Ville d’Agenois, à vn Bourgeois de la Ville de Bourdeaux. , françaisRéférence RIM : M0_2298. Cote locale : B_14_37.
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de leur retraite plus reculez de la Ville, que le premier
iour de l’ouuerture de leurs tranchées ; Deux
mille cinq cens Caualiers ou fantassins ont esté assoumez,
entre lesquels on compte cinq cens Officiers,
plus de mille sont morts de maladie, & tous
les iours bon nombre de malades & de blessez se retiroient ;
& il est certain qu’il n’en est pas resté trois
mil pour pleurer leur honte & leur desolation ; &
pour seruir de consolation à Mr. leur General. Monsieur
leur Intendant en est tumbé malade de desplaisir :
Ces belles Harangues & promesses qu’il
leur faisoit pour les Aydes, luy ont resté inutiles &
sans effet. Si l’opiniastreté des assiegeans eust continué
plus long-temps, ils eussent tous pery. Les
assiegez y ont perdu 36. Habitans, au nombre desquels
sont : les sieurs Descalon, Cocards, Boyssieres
& Barraillé, apres s’estre tous signalez, & 34.
blessez. Les sorties des assiegez estoient frequentes
& importantes : & comme les Bourgeois alloient
d’ordinaire aux coups, il leur restoit quelque sorte
de respect pour leurs playes, pource qu’ils sentoient
qu’elles eschauffoient leur courage, & qu’ils sçauoient
que leur sang faisoit les premiers preparatifs
de leur Triomphe. Et sur l’aduis qu’ils reçeurent
qu’il y auoit dans le Chasteau de Roger, distant
de demy-lieuë de la Ville, douze cens boisseaux
de bled ramassez, ils l’assiegerent auec telle vigueur,
qu’ils tuerent le Commandant, & quatre
Caualiers, en emmenerent quarante prisonniers,


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