Anonyme [1652], LA PIECE ROYALLE; OV LA DEFFENCE DE leurs Maiestez. Sur l’éloignement de Monsieur le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_2761. Cote locale : B_6_24.
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Roy, & de la tyrannie que vous exerciez
à l’encontre d’eux. C’est ce qui vous a fait sortir
de cette Ville dans le dessein de vous vanger &
faire ressentir de plus en plus à ses citoyens les
effets de vostre ingratitude ; car vous les menacez
de leur empescher les viures, & de faire le
pillage des bleds de la France, cependant que
par ces belles paroles imprimées vous leur protestez
de l’affection & des vœux de seruice. A
la verité ils en ont receu par auance des témoignages
si pressans dans la perte de leurs biens,
que vous leur auez causée qu’ils ne doiuent pas
douter, que vous continuiez de mesme à l’auenir
nonobstant vos belles promesses.

 

C’est dommage que vous ne soyez encore en
Guienne, Monsieur le Prince, vos rodomontades
seroient bien receuës parmy les Cascons,
quant à vous, qui pendant cinq mois vous auons
veu faire la Cour plus souuent à Madame
de Chastillon, que combattre à la teste de vos
trouppes, si ce n’estoit en retraitte, viuement
attaqué que vous estiez par celles du Roy, nous-nous
persuaderions que vous effectuez tout ce
que vous dites, mais nous voyons que vous dites
beaucoup, & faites peu ; neantmoins vous
nous voudriez faire croire par vostre Manifeste
que vous dites peu & faites beaucoup. Il faut



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