Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 27 --


A tout le moins souffrez que par vostre puissance
Ils se disent sujets sous vostre obeissance :
Donnez leur quelque employ qui approche du mien,
Car c’est par leur moyen que i’ay acquis du bien.

 

Pluton.

 


Iules, i’aurois grand tort de faire resistance
A la priere d’vn qui m’a seruy en France
Allez, ie vous promets quelque condition ;
Puis qu’ils ont merité vostre protection,
Et quand vous aurez eu quelque charge honnorable
Que si quelqu’vne peut leur estre conuenable
Ie la laisse à leur choix, toute ma passion,
Cherchera seulement leur satisfaction :
Et pour en peu de temps terminer cette affaire,
Ie veux en premier lieu tous trois vous satisfaire,
Et quand vous aurez eu vostre contentement,
Messieurs nos desguisez en auront tout autant,
Dictes, Iules, quel rang voulez-vous qu’on vous donne ?

 

Nirazam.

 


A vostre volonté la mienne s’abandonne,
Vous sçauez mieux que moy si ie suis propre à rien.

 

Pluton.

 


Vous n’estes quasi bon qu’à desrober du bien ;
Et moy comme ie suis le grand Roy des richesses
Ny voleurs ny commis auecques leurs finesses
Ne sont pas bons chez moy pour auoir vn estat
Qu’il puissent exercer auec vn peu d’esclat,
C’est pourquoy sçachant bien que vous n’estes capables,
D’auoir des qualitez qui soient considerables,
Ie diray ce à quoy chacun me peut seruir

 

Yremed.

 


Peu de chose nous peut plainement assouuir,
Et sans aller plus loing nostre fortune est faicte
Si nous pouuons chez vous auoir quelque retraicte.

 

Pluton.

 


Ie commence par vous, & ce n’est pas en vain,
Car c’est vous des voleurs, qui estiez souuerain,

page précédent(e)

page suivant(e)