Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
La Broche.
Vous prendriez trop de peine, & i’aymerois bien mieux Vous dire nos desseins qui sont mysterieux Que de vouloir souffrir qu’on me mist à la gesne.
La Pointe.
Voulez vous oublier toute l’ancienne haine Qu’auez eu autrefois contre trois Partisans ?
Pluton.
N’auois-ie pas bien dit que c’estoient mes galans ? Quoy ? vous croyez tromper, voleurs, fourbes, infames, Vn qui est esclairé de mille & mille flames. Vous auez donc douté de l’infiny pouuoir Qu’vn grand Prince & vn Dieu des enfers doit auoir, Apprenez que ie vois clairement qui vous estes, Et ie me vengeray de tout ce que vous faites, Ie veux dés maintenant pour vostre chastiment Que Caron vous repasse en terre promptement.
La Broche.
Ah ! donnez-nous plustost des peines eternelles Que de nous…
Pluton.
Non, ie veux qu’en terres naturelles Vous me satisfassiez pour vos crimes passez ; En retournant aux lieux dont vous estes chassez.
Nirazam.
Grand Roy, excusés les pour l’insigne seruice Qu’en France ils ont rendu à ma grande auarice, Ie croy que le sujet de leur desguisement N’estoit que pour entrer chez vous plus aisément, Et c’est pour vous seruir & vous estre agreables Qu’ils ont ainsi cherché des masques fauorables ; Enfin ils n’ont iamais conceu d’autre dessein Au mesme instant qu’ils sont sortis de S. Germain, Que pour vous demander vn pardon de leurs crimes, Et se rendre à vos pieds volontaires victimes, S’asseurans toutesfois que vostre Maiesté, Exerceroit sur eux quelque traict de bonté.
Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11. |