Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
Dracip.
Mais foy de Maltotier, comme on nous fait entendre L’Allemand vole assez sans qu’on le fasse pendre, Allons en leur pays.
Telbuod.
Voila bien debuté, Ceux donc nous encourons toute l’indignité Voudront nous receuoir apres nos voleries ? Apres tant de larcins, rapines, pilleries ? Apres auoir volé leurs monstres ordinaires ! Leurs payemens, leurs pains, leurs munitions de guerres ? Quoy ? apres tout cela vous ozer esperer De pouuoir seurement chez eux vous retirer ?
Teruobat.
Ou donc serons nous bien ?
Telbuod.
Allons à tous les Diables Allez si vous voulez comme des miserables Chercher quelques asseurance aux pays estrangers, Pour moy ie ne veux point me mettre en ces dangers : Si i’auois bien enuie qu’on me cassast la teste Ie ne voudrois ailleurs chercher d autre retraitte, Encor ne sçay ie pas si parmy les Demons Nous pourrons bien trouuer quelques conditions, Car nous ne sommes bons à boüillir ny à frire, Et vne chose encor qui nous pourra bien nuire, C est que si nous venons a estre reconnus Il faut nous asseurer que nous sommes perdus ; Car ces damnez richards ialoux de l opulence Nous connoissans farcis de tout l’argent de France, Nous hacheront menus comme chair à pastez Et peut-estre d’entre eux serons nous rejettez.
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