Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.
DRACIP.
Il nous faut tellement déguiser le visage Qu’on nous prenne plustost pour quelque Iean potage : Ou pour des Spacamonts, que pour d’honnestes gens Qui estoient honorez de tant de courtisans.
TEROVBAT.
Nostre premier mestier nous seruira de masque, Et nous deliurera d’vne telle bourrasque : Ie reprendray l’Estat d’vn honneste Fripier C’est comme vous sçauez tout mon premier mestier.
DRACIP.
Et moy ie reprendray mon antienne prattique, Qui estoit de crier dedans vne boutique, Michel, me disoit on, quitte ta belle, & crie, Monsieur, botte portée, ou botte de hazard : Et parce que i’estois tout le plus grand bauard Qui iamais ait esté dans la Sauaterie, Or vous sçauez comment ie quittay ce mestier Auant que d’obtenir celuy de Maltotier, C’est que conformément à l’estat que ie porte Ie desrobay, de là on me mit à la porte. Et quoy que ma Maistresse eut bonne volonté De ne pouuoir souffrir que l’on m’eust mal traitté, Et qu’elle m’aymast plus que son vieil cocu mesme, Elle ne pût pourtant par tout son stratageme Empescher que mon maistre à qui i’auois volé Deux petits sols marquez ne m’ait bien querellé, Et qu’ayant bien couru pour tascher de me battre, Enfin il me chassa me donnant cinq & quatre : Ie m’en vais achepter quelque sale tablier Auec l’habit poissé d’vn Maistre Cordonnier.
TELBOVD.
Il ne faut point penser qu’on vous puisse connoistre Quand auec cét habit on vous verra paroistre, Vous scauez quand à moy, cela n’est point nouueau, Que iamais ie ne fus autre que Maquereau, Et que pour le present n en connoissant plus guere
Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11. |