vous presente : & de vray qui pourra estre si outté
de douleur qui n’oublie son mal à la veuë de l’affliction
de son plus grand ennemy De moy ie ne puis
croire que les plus desesperez ne reuiennent en
conualescence, sçachant que Mazarin nostre aduersaire
qui nous a causé tant de maux, est tombé
luy mesme par vn reuers estrange dans le precipice
qu’il nous auoit creusé, pour verifier ce texte
de l’Escriture (& incidit in foueam quam fecit.) Si
Dieu semble quelquefois dissimuler, ne vous imaginez
pas pourtant qu’il laisse les crimes impunis,
& s’il permet aux meschans d’vser de rigueur à
l’endroit des iustes : ne croyez pas que pour cela il
les abandonne, au contraire il les regarde tousiours
auec vn soin particulier, & prend plaisir en
leurs souffrances pour en couronner la patience.
L’histoire que ie vous descris est vne preuue si certaine
de cette verité, que ie ne m’arresteray pas à
vous en deduire les exemples dont les liures sont
remplis. Car à quoy bon vous raconter icy la grande
affliction de Nabuchodonozor, la funeste
mort de Pharaon abysmé dans les eaux de la mer
rouge, la fin tragique de Saül, le chastiment d’Herode,
la punition d’Ebroin iadis Maire du Palais,
& d’vn nombre innombrable d’autres de cette
qualité, qui tous ont tourmenté le monde diuersement,

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