Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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mains, si par quelque crime notable ils n’ont point merité
cette punition. Ce sont des artifices de la faueur, &
qui n’ont cours parmy nous que depuis quelques années,
afin de s’aduancer & de se maintenir, mais qui sont contraires
à l’Euangile & qui damnent les Souuerains, sous
vne apparence flateuse, de puissance & d’autorité.

 

XV.

Ie passe sous silence quantité d’autres deuoirs, inseparables
de la grandeur, & dont l’induction feroit la matiere
d’vn gros volume, pour dire, Que les Princes & les
Souuerains, sont estroittement liez & obligez à toutes
ces fonctions par vne double loy, Sçauoir, la Naturelle
& la Diuine. Pour ce qui concerne la loy Diuine il
est sans difficulté, puis qu’estant establis de la part de
Dieu & exerçant sa puissance sur les hommes, ils ne peuuent
point sans peché, passer les limites qu’il leur a prescriptes.
Mais pour ce qui regarde la loy naturelle, dautant
qu’il y peut auoir de la difficulté, cela merite quelque
explication. Ie n’entends pas, par cette façon de parler,
que l’establissemẽt de la Royauté soit de droict naturel,
l’Escriture improuue cette imagination ; Mais ie pretends
& veux dire, que posé qu’il y ait des Roys & des
Souuerains, de quelque source que vienne l’origine de
leur institution, ils sont par vn principe naturel & par vne
loy inseparable de leur autorité, obligez sous peine de
crime, à tous les deuoirs, fonctions & exercices, que Dieu
a annexez à cette suprême grandeur. Comme vn pere est
obligé par la loy naturelle de pouruoir à l’education de
ses enfans. Comme vn Maistre par la mesme loy doibt



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