Anonyme [1649], LE PASSE-TEMPS DE VILLE-IVIF EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2731. Cote locale : C_8_21.
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Lors que la terre a recouuert
Ce qu’elle auoit perdu de vert
Lors que les gayes hyrondelles
Commencent à venir chanterelles
Et quittent les pays neigeux
Pour reuenir en ces chauds lieux
A Paris l’on a de coustume
S’aller pourmener sur la brune
Apres que de Phœbus les rays
Ne sont plus chauds, deuiennent frays
En carrosse ou bien en litiere
Le long de la belle riuiere
Qui coule auprés de ce beau cours
Ou l’on traite de ses amours
Ce cours qu’on nomme de la reine
Où librement on se pourmaine
Pendant que l’on est en repos
Que l’on est gaillard & dispos
A present ie croy que la Reyne
Qui est maistresse souueraine
De ce lieu plain de volupté
Semble en auoir osté la clé
Vous y voyez deux portes vertes
Tantost fermées, tantost ouuertes :
En dispose enfin de façon
N’entre que qui luy semble bon
Toutesfois bien que ie regarde
Ie n’y sçaurois bien prendre garde
Et découurir ie ne sçaurois
Bien que ie regarde de prés
Et que i’aye de ces lunettes
Qui seruent souuent aux vedettes
Attendez ? ne serois-ie pas
A present que ce fougueux mars
Qui trop empesché de la guerre
Bouluerse, renuerse par terre
Ne se plaist qu’à coucher à bas
Tout ce qui ressent les appas
D’où vient ce prouerbe ordinaire
Que l’embarras vient de la guerre
Que par tout ou va ce furieux
Tout est desert & malheureux

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