Scarron, Paul [faux] [1651], LA BERNE MAZARINE, SVITTE DE LA MAZARINADE, , françaisRéférence RIM : M0_581. Cote locale : C_11_8.
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Que tes coffres ont auallez :
Il faut que tu rendes sans feinte,
Nostre sang, dont ta pourpre est teinte,
Tant de millions de Louis
Dont iniustement tu iouys,
Et tant de riches Benefices,
Vsurpés par tes artifices.

 

 


Hé quoy pauure diable as-tu peur,
Cela te fait-il mal au cœur,
Tu fais le delicat ce sembles
A ce mot de vomir tu trembles.
C’est pourtant vn faire le faut,
Ie le dis tout net, & tout haut,
Et si vomitif ny clystere
Ne sert de rien à ce mystere.
Ie sçauray fort bien t’appliquer
Dequoy te faire d’esmaquer ;

 

 


Peut-estre, qu’en lisant ma rime,
O Cardinal falotissime,
Tu pourras marmonner tout bas,
A couyon, tu ne me tiens pas.
Mais tu n’en perdras que l’attente,
Vn iour, deux iours, dix-vingt, ou trente,
N’amanderont pas ton marché,
Tu seras enfin dépesché,
Donc qu’en attendant ie te tire,
Les poignants traits d’vne Satyre.
Dont le stile graue & mocqueur,
T’aille percer iusques au cœur,
Iules tu dois cherir ma muse,
Puis qu’apresent, elle s’amuse,
A te porter iusques aux Cieux :
Mais n’en sois pas si glorieux :
Car i’entens auec vne Berne
C’est ainsi qu’elle si gouuerne ;
Et ie t’en dy la verité
Pour rabattre ta vanité.

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