Rozard, N. [?] [1649], LE TRIOMPHE ROYAL, Et la réjoüissance des bons François, sur le retour du Roy, de la Reine & des princes. AVEC LA HARANGVE QVI LEVR a esté faite à leur entrée à Paris le 18. de ce mois: Ensemble l’explication du Feu artificiel de la Greue. DEDIÉ A MADAMOISELLE. , français, latinRéférence RIM : M0_3884. Cote locale : C_10_39.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 6 --

de Caton & de Regule, la constance Scaure, & la cruelle
& sanglante bataille des Cannes, où la valeur du Peuple
Romain fut surmontée par le glorieux Annibal, &
tuée miserablement à la conduite de Paule, qui combattant
pour la Republique, sacrifia sa vie, assisté de la
Noblesse Romains, & y trouua sa fin ? Rapporteray-ie
en ce lieu la debonnaireté de Fabrice, qui sçachant que
pour luy complaire ; vn sien Medecin auoit dessein d’empoisonner
le braue Pyrrbus Roy des Epitotes, ennemy
des Romains, contre qui il exerçoit son courage, il l’en
aduertit, & ne voulut brauer la valeur de ce grand Capitaine
par ce lasche moyen ? Passeray-ie sous silence le
mépris que faisoit Curie des richesses & des tresors !
Ces glorieux exploicts de guerre de Camille ne sons-ils
pas à reciter qui exilé de la Vile de Rome, & dans son
absence estant crée Consul, chassa genereusement les
François, qui triomphans il y auoit six mois de la premiere
Ville du monde, pensoient estre inuincibles, &
furent contraints d’abandonner l’Italie par son adresse !
La renommée de Marcelle honoré cinq fois du Consulat
ne mourra iamais, l’Astre de Iulle paroist entre
tous, comme la Lune parmy les Estoilles. Ne m’est il
pas permis d’adjouster ce Grand Alexandre, qui ayant
conquis toute la terre & fait trembler les voûtes azurées
par ses foudres, & épouuanté toutes les puissances de
la terre par ces Armes ? Mettray ie sous silence cét auguste
Cesar, qui rauit aux Parthes la gloire, dont ils se
preualoient d’auoir dans la bataille r’emporté les enseignes
de Crassus & Marc-Anthoine, sa valeur les a subjuguez,
dissipez, mis en fuitte, & ont seruy d’ornement
à son Triomphe. C’est luy, dis-je, qui a assuietty les
Orientaux & les Indiens sous son obeyssance.

 

Toutes ces belles representations ne sont rien en
comparaison des Eloges deuës à ce grand Monarque,
qui ne réjoüit pas moins la veuë de ces Sujets, qu’vn
Espoux fait ceux de son Espouse bien-aimée apres vne



page précédent(e)

page suivant(e)