Morgues, Mathieu de [1643], LES DEVX FACES DE LA VIE ET DE LA MORT DE MARIE DE MEDICIS ROYNE DE FRANCE VEFVE DE HENRY IV. MERE DE LOVYS XIII. ROYS TRES-CHRESTIENS. DISCOVRS FVNEBRE. Par Messire MATTHIEV DE MOVRGVES Sr. de Sainct Germain, Docteur en Theologie, premier Aumosnier & Predicateur de ladite DAME ROYNE; Predicateur du ROY CATHOLIQVE, & Preuost de Harlebeke en Flandres. DEDIÉ A LA ROYNE CATHOLIQVE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_3.
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apres y auoir seiourné plus de trois ans. Ayant iugé,
qu’il luy estoit mal-aysé de passer par les terres
obeïssantes au Roy Catholique dans le rencontre
des guerres, elle prit son chemin par la Hollande,
pour se retirer à Coloigne ; tesmoignant dans tous
ses voyages vne generosité inuincible. La parfaite
resignation à la volonté Diuine, & son courage
Royal soustenoient la foiblesse de son corps, qui
sentoit les incommoditez de son aage, & qui eut
succombé aux afflictions, si Dieu ne l’eut appuyé par
les graces extraordinaires qu’il donnoit à son ame.
S’estant retirée à Coloigne par les mers & par les
riuieres, & ayant perdu en chemin son ancien Confesseur
le Pere Iean Suffren de la Compagnie de
IESVS, homme de grande vertu, & qui la consoloit
beaucoup, son esprit fut en continuelle agitation ;
tant à cause des affaires qui se passoient en France,
comme pour les rencontres des guerres, qui s’approcherent
du lieu où elle auoit pris sa retraitte. Elle
craignoit aussi les troubles qui menaçoient l’Angleterre,
& voyoit peu de disposition pour la paix, si le
ciel ne faisoit quelque notable changement en terre.
Sa veuë estoit fort abaissée, & on remarquoit vne notable
diminution en sa santé, lors que cette sainte
Prouidence, qui suit ses ordres eternels autant admirables
que secrets, voulut donner le repos à cette
grande Princesse par la mort ; qui est vn port pour les


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