se proposent vne fin plus dangereuse, quoy qu’ils reuestissent
leur dessein de plus belles apparences ils disent qu’ils
ne combattent que pour la liberté & pour la reformation
des desordres, ces pretextes sont tousiours tres-difficiles à
oster, parce que les changemens qu’on demande, se deuant
faire dans toutes les parties d’vn Estat, il en faut remüer
toute la Police, & hazarder de le destruire. Cette guerre,
Sire, ne se couure point de ces couleurs, ostez luy le Cardinal,
vous la dépoüillez des traits dont elle veut plaire, & si
elle dure encore apres cela, il ne luy restera plus que sa naturelle
difformité.

Nous auions aussi resolu, Sire, de demander à V. M. la
liberté du sieur Bitaut, & qu’il vous pleust luy permettre
d’aller faire sa charge ; mais sa bonté a preuenu nos prieres,
nous n’auons plus que de tres-humbles remerciemens à
luy faire pour vne action de si grande iustice, ne souffrez
point que l’exil, la prison, & la mort des Senateurs & Officiers,
pour auoir fait leur charge en gens de bien, des-honorent
vostre Regne, esloignez de vostre siecle ces funestes
exemples de la violence des Fauoris. Ce sont les Remonstrances
tres-humbles des Officiers de vostre Parlement de
Tholose, qu’ils ont creu estre obligez de porter à Vostre
Maiesté, par le deuoir de leurs charges & de leurs consciences,
pour le repos & soulagement de vostre Estat, & pour
la gloire de vostre Couronne.

Deliberées à Tholose en Parlement Chambres
assemblées, le premier Mars 1652.

Signé, DE MALENFANT.