Anonyme [1650 [?]], LA BELLE GVEVSE. , françaisRéférence RIM : M0_579. Cote locale : C_2_20.
Alors que ie vous vois & si pauure & si belle Sousmise à de si rudes coups, Ie trouue la nature, ou trop prodigue en vous Ou la fortune trop cruelle ; D’amour & de pitié ie me sens enflammer, Pesant vostre merite auec vostre requeste Et ne scais quand mon cœur commence à se calmer, Qui des deux est le plus honneste De vous plaindre ou de vous aimer.
Dans ces deux mouuemens mon ame partagéel> Entre l’amour & la douleur, Ne peut vous soulager dans vn si grand malheur, Et ne peut estre soulagée : Ie vous plains dans vos maux, i’en ressens la moitié, Mais de quelques malheurs que vous soyez suiuie Si vous estes pour moy sensible à l’amitié, Ie feray beaucoup plus d’enuie Que vous ne faites de pitié.
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