Lorraine, Henry de [signé] [1652], LETTRE DE MONSIEVR LE COMTE DHARCOVRT ENVOYÉE AV ROY ET A LA REYNE. Contre les fausses opinions de sa Retraitte. , françaisRéférence RIM : M0_1988. Cote locale : B_4_16.
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quoy que mes actions n’ayent iamais démenty
mes pensées, & que mes pensées se soient tousiours
reglées par le deuoir & par le respect que
Dieu m’oblige de rendre à mon Souuerain. Si
vous obeyssant vos Armées, que i’ay eu l’honneur
de commander, ont remporté quelques aduantages
sur vos Ennemis en diuerses frontieres :
si vous m’auez iugé capable d’empêcher les progrez
de Mr le Prince : & si par vn bon-heur tout
évident i’ay rangé la Guyenne dans vn Estat
qui ne demande plus que vostre clemence pour
luy pardonner : Y a-t’il suiet, SIRE, de
me charger d’oppropres à mon absence, & de
me representer à Vostre Maiesté pour vn Deserteur
d’Armée, pour vn traitre, pour vn interessé,
& pour le plus lâche de tous les hommes,
de préferer le gouuernement de Brissac au préiudice
de la gloire de vous seruir en fidele suiet.

 

Dés le cõmencemẽt de ces Guerres intestines,
i’ay obey aueuglément sans écouter rien autre
que vos volontez. Vostre Armée est en estat, les
Ennemis contraints de se retrancher, ie suis à
la teste de vos Troupes, & l’on voudra persuader
à Vostre Maiesté que si i’y suis, c’est par
interest, c’est pour me retirer à Brissac au premier



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