croy qu’on vous a fait participant des bonnes nouuelles
qu’on m’a enoncées touchant ce rude combat,
qui a esté donné par l’Armée de Monsieur de Longueuille,
contre les Troupes de Monsieur le Comte
d’Harcourt, qui a perdu vn grand nombre de ses Soldats,
parmy lesquels est demeuré sur le Champ de
Mars, six Capitaines tres insignes pour leur valeur,
qui ont combattus iusques à la derniere goutte de
leur sang, plus de soixante des principaux Officiers,
deux Compagnies de l’auant garde mis en piece, &
douze Sergens & huict Caporaux tuez, plusieurs
prisonniers, & blessez ; ie croy qu’en sçauez toutes
les particularitez.

Ce matin mes Officiers m’ont amené des Espions
de Mazarin, quelque indisposition m’a empesché de
les examiner, entre lesquels il y a deux de ses Gentils-hommes
vestus en païsans, ayans des sacs sur leurs
épaules, feignans d’aller achepter quelque chose.
D’autres estoiẽt trauestis en Villageoises, chargez de
Lettres escrites de Mazarin ; quand i’auray veu la
substance & exactement examiné, ie vous en feray
participans, ce sera le plustost que ie pourray.

On a fait courir vn faux bruit dans Paris, que ie
m’estois ioint auec le Duc Charles, afin de seconder
Mazarin, c’est à quoy ie n’ay iamais songé, ny luy
semblablement, comme il m’a mandé. Comment
est-ce qu’il espouseroit les interests de Mazarin, veu
qu’il le hait autant qu’on peut vn Tyran, comme
estant l’Autheur de ses indisgraces, & de la perte de