Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], L’ANATOMIE DE LA POLITIQVE DV COADIVTEVR FAITE PAR LE VRAYSEMBLABLE SVR LA CONDVITE DV CARDINAL DE RETS, où son Autheur donne à connoistre, I. Que ce Cardinal n’est innocent, que parce qu’il soustient que ses crimes sont plus cachez que ceux des autres. II. Que ce Prelat n’est Religieux, que parce qu’il a l’adresse de se déguiser souz le voile de l’hypocrise. III. Et que sa conduite est Pharisienne, c’est-à-dire, apparemment innocente, en effet coupable. Les Vray-semblances du Vray-semblable sont en suite comatuës l’vne apres l’autre, par des euidences qui iustifient tous les bruits qui ont couru contre le Cardinal de Rets. , françaisRéférence RIM : M0_83. Cote locale : B_10_23.
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falloit couurir de quelque pretexte ce grand armement
d’assassins & de voleurs, auec lesquels il s’en
alloit au Palais pour forcer les sufrages des Iuges par
l’aprehension de ses insultes : cette moderation est-elle
si reguliere. Il estoit à propos d’effacer des esprits
du peuple la creance qu’on a que c’est vn violent &
vn ambitieux qui desoleroit tout l’Estat s’il en auoit
le timon en main ; & qu’on fonde assez raisonnablement
sur cet empressement auec lequel on le voit en
Lutin politique troubler le repos de la nuict, pour
intriguer auec ceux de sa cabale pendant que ces
bons Diocesains le croyent à la meditation dans les
retraites de son Archeuesché.

 

Ie ne suis pas gagé pour faire voir toutes les violences
du C. de Retz ; Il me suffit d’en auoir est allé
quelques-vnes pour prouuer que sa moderation
n’est pas si reguliere que l’Autheur de son vray semblable
pretend, & que depuis quatre ans pendant lesquels
il a tenu vne des places des plus considerables,
il n’a fait éclater qu’autant de coups de violence
qu’il en a eu d’occasion ; & qu’il en faut à tout homme
de sens pour iuger sans temerité, que le timon de
l’Estat seroit plus dangereusement entre ses mains
qu’entre celles du Mazarin, Comme il ne faut point
douter qu’il restabliroit la tirannie dans sa premiere
rigueur s’il auoit iamais l’honneur d’estre apellé à la
confidence de nostre Souuerain.



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