interests de S. A. R. contre M. le Prince Mais comme
cela n’estoit pas possible, puis que ces deux Princes
n’auoient point des interests differens, il ne faut
pas s’estonner, si pour dérober cet auantage à M. le
Prince, il a fait le bon valet pour rendre ce bon seruice
à la Cour.

Apres auoir estably l’innocence de la conduite
du Cardinal de Retz, sur les vray semblances qu’il
en donne auec assez de simplicité : Cet Autheur Corinthien
entreprend serieusement son Apologie &
soustient que comme le Cardinal de Retz passe dans la
reputation du monde, pour ne pas manquer de force &
de vigueur, ses ennemys sous ce pretexte l’accusent de violence,
essayent de le descrier comme vn esprit trop altier.
Estant vray cependant, comme il dit, que dans l’espace
de quatre annêes pendant lesquelles il a tenu vne des places
considerables, il s’est contenu dans vne moderation si reguliaire,
qu’il a enfermé dans son cœur toute sa violence,
sans en faire iamais éclater vne action dans le
public.

Pour donner quelque sorte de couleur à cette
imposture, il falloit du moins déguiser ce funeste
aduis que le Cardinal de Retz donnoit l’an passé
dans le Conseil à Son Altesse Royalle, lors que s’échauffant
pour vn de ses amis disgraciez, il iugea
qu’il falloit armer vne populace mutinée pour aller
arracher les Sceaux d’entre les mains du premier
President : cette moderation est-elle reguliere : Il