Anonyme [1652], OBSERVATIONS SVR QVELQVES LETTRES ECRITES AV CARDINAL MAZARIN, ET PAR LE CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_2572. Cote locale : C_12_35a.
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que la subsistance de ce party auoit retardée, se
pouuoit dire & tenir pour infaillible, ne restant
plus d’esperances aux ennemis, de voir les grandes
forces de Vostre Majesté, occupées à autre
chose qu’à les combattre, auec la vigueur & le
succez qu’elles auoient tousiours fait, quand l’Estat
auoit esté sans troubles : & aussi fut-ce en ce
temps là que Dom Esteuen de Gamarra me proposa
vne conference auec le Comte de Fuensaldagne,
& m’en sollicita mesme en suite par deux
de ses Lettres, pour traiter & conclure la Paix
entre les deux Couronnes ; mais toutes ces propositions
s’éuanoüirent par ma retraite. On crut
neantmoins que cette Paix, & le calme du Royaume
seroient plus asseurez par l’élargissement
de Monsieur le Prince, & par ma proscription,
l’vn & l’autre ayant esté tumultuairement resolu ;
& il en est arriué ce que le monde voit aujourd’huy,
& que ie ne doute pas que tous les bons
François ne deplorent auec des larmes de sang,
regardant leur patrie plongée dans les malheurs
& les desordres, où elle se trouue, dont la suitte
peut-estre encore plus funeste, & tres-prejudiciable
à l’autorité Royale.

 

Cette forte consideration, SIRE, qui pouuoit
me retenir encore en ces quartiers, estant
cessée à mon grand regret, i’ay sous l’aueu de la
sacrée parole de Vostre Majesté, fait vn effort
auec l’assistance de mes amis, pour entrer dans



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