Le Sieur des Forests.

MONSIEVR,

Puis que vous me donnez licence de vous
parler sans rien feindre, ie le feray ouuertement
& que l’on ne doit rien cacher a ses amis
& puis que vous me traictez d’amis, i’oseray
donc vous estimer le mien, ie vous diray ce
que vous n’ignorez pas, mais tout le temps
que i’ay sejourné à Paris, i’ay entendu tant
dans les places publiques que dans les Maisons
particulieres, parler de vous en fort mauuais
termes, & vous estes en tres mauuaise odeur
entre le Peuple, bien vray est qu’il se rencontrent
beaucoup de personnes qui sont de vostre
party, mais s’ils font le moindre semblent de
vous estres affectionnez, & que cela chocque
en quelque façon le sentiment du Peuple, aussi-tost
l’on crie haro sur luy, il est en danger d’estre
battu & menacée de le jetter dans la riuiere,
l’on l’appelle Mazarin qui est entreux vne grande
injure & le plus signalé affront qu’ils s’imaginent
pouuoir faire à vn homme, & voy-là