Anonyme [1652], LES INTERESTS DES PEVPLES REPRESENTEZ A SON ALTESSE ROYALE. PIECE D’INSTRVCTION: Où le Lecteur verra que c’est folie de se ruiner pour chasser le C. Mazarin, si l’on n’insiste également à la diminution des Tailles, Gabelles, Entrées des Portes, & autres imposts: Et qu’il ne faut point demander l’vn sans l’autre. , françaisRéférence RIM : M0_1716. Cote locale : B_5_53.
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des Princes & des Grands du Royaume, où
le retranchement qui s’y voit découure l’étenduë
du mal qui affoiblit l’Estat. Aprés cela
il n’est pas possible de dissimuler la connoissance
de la desolation publique, non plus
que de l’ignorer sans se meconnêtre soy-mesme.

 

Ie ne dis rien de l’impossibilité qui se trouuerroit
dans la leuée des Tailles, des Subsides,
des Gabelles, & des autres Imposts, iusqu’à
l’excez auquel le C. Mazarin les a leuez. Ie
m’arreste à considerer que lors que la puissance
n’est plus, les obiets dont elle iouyssoit
toute seule ne sont pas necessaires. Ce Ministre
a nourry son auarice de l’excez des leuées
dont il a retiré tant de millions ; fait des despences
immenses en train & en meubles ; fourny
à celles de Mancini, des Mancinites, &
des Martinochites qu’il fait éleuer en Princesses ;
encor auoit-il bien de l’argent de reste
à faire transporter hors du Royaume ; Enfin
a confessé luy-mesme dans la lettre qu’il écriuit
à V. A. R. en auoir eu assez pour leuer &
soldoyer vne Armée ; & tout cela, personne
n’en doute, aux dépens des Peuples, & sur



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