Anonyme [1652], LE VERITABLE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE Touchant les raisons de sa sortie, & les protestation qu’il fait aux Parisiens, qu’il n’abandonnera iamais leurs interests. , français, latinRéférence RIM : M0_3942. Cote locale : C_12_29.
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de sa retraite. Vous sçauez ou qu’il falloit
perir par la faim, ou qu’il falloit en decamper
pour le moins auec la perte du bagage, & le carnage
de toute l’arriere garde : Vous sçauez par consequent
que cette Armee estãt defaite, la Cour estoit
visiblement reduite a n’en pouuoir plus, & qu’il
falloit necessairement se resoudre ou à perir par la
Guerre, ou à trouuer quelque resource à ce malheur
par la negotiation d’vne Paix.

 

La Cour ne manqua pas d’auoir recours à ses
fourbes accoustumees ; les apparences de cét accomodemẽt
tant desiré parusent beaucoup plus specieuses
qu’elles n’auoient iamais esté auparauant,
parce que le danger de l’Armee ne sembloit plus
auoir aucune resource : les propositions de la Paix
estoient reçeuës auec beaucoup plus de dispositiõ
de ceux qui les auoient auparauant rebutees ; &
comme ie voyois que la Cour ne se rendoit complaisante
à cette necessité publique que parce que
son Armee n’estoit point en estat de m’échaper des
mains, ie prenois plaisir de redoubler mes veilles
pour l’obliger à cét accomodement par le desespoirde
toute sorte de resource.

I’aduouë que dans cette conioncture l’accomodement
ne me paroissoit point difficile, parce que
la Cour n’auoit plus de force pour s’y opposer : Les
affaires estoient sur le point d’estre terminees par
vn dernier traité, tout estoit disposé à vne parfaite



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