Anonyme [1649], APOLOGIE DV CARDINAL BVRLESQVE. , françaisRéférence RIM : M0_114. Cote locale : C_2_9.
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Ie veux contre la médisance
Soustenir sa haute EMINENCE,
Refuter tout ce qu’on a dit
Pour la dequiller du credit.
Premierement pour le lignage
Quoy que ce ne soit grand dommage,
Que d’estre fils de laboureur
Pourueu qu’on soit homme de cœur,
De vertu, d’esprit, de science,
Qualitez de son EMINENCE.
Dautant que ce sont les seuls biens
Qu’vn homme peut appeller siens,
Si Iule ne vient pas d’Hercule,
Au moins vient-il du grand Ïule :
Ainsi que Iules l’Empereur
Si Virgile n’est dans l’erreur.
En tout cas la Dame Cythere
Est de tous les hommes la mere,
Et d’vn Ergo non captieux
Nous sommes tous parens des Dieux ;
Car Cythere accoucha d’Enée
Sans qu’Anchise l’eut subornée,
Cythere qu’on nomme Venus
Dont enfin sommes tous venus ;
Aussi bien que Monsieur Ïule
Et que nostre CARDINAL IVLE :
Concluons donc en mesme temps,
Que Iule & moy sommes parens,
Fut-il né dans vne boutique
Suiuant l’Histoire satyrique :
Car si son pere estoit Marchand,
Puisqu’il n’a point esté meschant,
Puisqu’il n’a point fait banqueroute
De sa Noblesse ie ne doute,
Et ie trouue qu’il faisoit mieux
Que nos Obereaux glorieux,
Nourris dans la faineantise
Qui ne trafiquent qu’en sottise,

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