Orandre, sieur d' / Dubosc-Montandré, Claude [?] [[s. d.]], LE DEPOSITAIRE DES SECRETS DE L’ETAT, DESCOVVRANT AV PVBLIC, I. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne fait entrer dans le Conseil, que des Ministres Estrangers. II. Les raisons pour lesquelles la Reyne ne veut point venir à Paris, quoy qu’elle le puisse sans aucun obstacle. III. Les raisons pour lesquelles la Paix domestique ne peut point estre concluë, sans la generalle; & pour lesquelles la Reyne ne veut point la generalle. IV. Les raisons pour lesquelles le Conseil du Roy tombe en des manquements déplorables; & qui marquent vn sens reprouué. V. Et que Paris ne peut point esperer la Paix, à moins qu’il ne la fasse luy mesme en se declarant pour les Princes. Par le Sieur D’ORANDRE. , françaisRéférence RIM : M0_1006. Cote locale : B_4_3.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 21 --

Qu est-ce donc qu’elle pretend Il ne faut pas
estre trop oculé pour le connoistre : Elle pretend
parler de Paix pour faire voir aux peuples que c’est
ce qu’elle desire : Elle pretend parler de Paix, parce
qu’elle ne peut plus continuer ouuertement la guerre :
Elle pretend parler de Paix, pour tascher de trouuer
quelque resource pendant ce pourpaler, au malheur
du Mareschal de Thurenne ; Elle pretende parler
de Paix, pour desgouter les peuples de la continuation
de la guerre, en leur donnant par esperance vn
petit auangout d’vn accommodement : Elle pretend
parler de Paix, pour voir s’il y aura moyen de fourber
les Princes, & pour tascher pendant cét amusement
de leur soustraire l’affection des peuples, en
leur faisant croire par les subtilitez qu’il n’a tenü
qu’à eux de proceder serieusement à la conclusion
d’vn parfait & solide traitté ? [1 mot ill.] elle n’a point
de plus fort dessein que celuy de ne cõsentir iamais à
la conclusion de cette Paix. En voicy le raisonnemẽt.

Si la Reine consentoit à la conclusion d’vn traitté
de Paix pendant l’absence du C. Mazarin, elle condamneroit
ce sien fauory, & iustifieroit les Princes
dans la creance de tout le monde : Elle se priueroit
de la plus forte batterie qu’elle a contre leur armement,
en faisant voit que le C. Mazarin n’en auroit
point esté le pretexte, puis que dés qu’il auroit esté
esloigné, l’accommodement auroit esté conclu. Les
moins ocules ne douteroient plus que sa seule presence



page précédent(e)

page suivant(e)