Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], LE SCEPTRE DE FRANCE EN QVENOVILLE Par les Regences des Reynes, faisant voir par de naifues representations d’Histoires. I. Les desordres du pouuoir absolu des femmes en France, par. II. La mauuaise Education des Roys. III. La pernicieuse conduitte de l’Estat. IV. Les horribles factions qui s’y sont esleuées, & qui ont souuent mis cette Monarchie à deux doigts de sa ruine. V. Et le moyen infaillible de remedier à tous ces desordres, si l’on veut s’en seruir efficacement & dans l’vsage des Loix Fondamentales. , français, latin, italienRéférence RIM : M0_3598. Cote locale : B_4_8.
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Compiegne, & de sa retraite en Flandres, preferant
de viure eloignée de la Cour & de son fils, plustost
que d’estre presentée à vn Ministre fidelle qui n’auoit
pour elle que des sentiments de respect & de reconnoissance,
en qualité de sujet & d’obligé. Ce païs où
elle se retire, ne luy est point estranger ; elle y trouue
par tout des Alliez ou des Proches L’Archiduchesse
& les Seigneurs de Flandres la reçoiuent auec l’accueil
que meritoit le rang de sa dignité de Regente,
& la qualité qu’elle porte de mere de quatre Roys :
mais comme il arriue souuent que la fortune manquant,
l’on manque d’amis, l’argent ne luy venant
plus de France, & tirant peu d’assistance des Estrangers,
elle est contrainte de retrancher de sa Cour tout
ce qui paroist y estre de superflu, & ne garder seulement
que ce qui luy est du tout necessaire ; la rigueur
de son sort l’obligeant de changer le train d’vne
grande Reyne en la suite d’vne personne particuliere.
De là elle passe en Hollande, où elle reçoit plus de
complimens que de secours ; elle donne iusqu’en Angleterre,
où elle espere de trouuer aupres de la Reyne
sa fille vne assistance que la Frãce luy refuse & qu’elle
ne peut point auoir de ses autres parens. Mais comme
la plus ample fortune & la puissance la plus absoluë
est tousiours limitée, lors qu’il s’agit de donner,
il arriue souuent que la volonté passe le pouuoir, &
qu’vn present, lequel est agreable à faire vne fois, deuient
importun dans la continuë. Enfin cette Reyne
estant lassée de tout le monde, qu’elle auoit elle mesme
lassé, elle cherche vn païs en tout l’Vniuers, pour


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