Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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paix, ne pouuoient iamais estre en des meilleures mains,
ny ses armées conduites par vn chef qui peust appuyer plus
vigoureusement les iustes pretentions de la Couronne : En
effet les Plenipotentiaires d’Espagne apprehendant en
l’année 1647. que Monsieur le Prince, qui comme vn torrent
impetueux renuersoit tous les obstacles qui s’opposoient
à sa valeur, ne reduisit le Roy leur Maistre par des
nouueaux progrez en des necessitez irreparables, se rendirent
si faciles à conclure la negociation commencée depuis
vn si long espace de temps, qu’apres auoir signé les 48.
principaux articles du Traité, ils alloient acheuer le reste si
Monsieur Seruient qui a tousiours affecté de paroistre dans
Munster plustost l’homme du Cardinal Mazarin, que l’Ambassadeur
du Roy, n’eut trauersé malicieusement la conclusion
d’vn ouurage si auguste & si necessaire pour le repos
de toute la Chrestienté. Comme il estoit le confident du
Ministre aux sentimens duquel il conformoit tous les siens,
il fit naistre de nouuelles difficultez afin de donner loisir au
Cardinal Mazarin d’inuenter de nouuelles fourbes. Les
Plenipotentiaires de Messieurs les Estats qui auoient esté
choisis pour amiables compositeurs de ses nouueaux differents,
proposerent des expedients si raisonnables qu’ils furent
approuuez par Monsieur le Duc de Longueville &
par Monsieur d’Auaux, le sieur Seruient s’y opposa auec
vne opiniastreté furieuse, il auoit fait des grandes protestations
de ne iamais consentir à la restitution de Nancy que
les fortifications n’en eussent esté desmolies, les Espagnols
auoient tousiours vigoureusement deffendu les interests du
Duc de Lorraine leur allié ; enfin pressez par les conquestes
de Monsieur le Prince & les desordres de leurs Estats, &
ne iugeant plus raisonnable que les bastions d’vne ville empeschassent
le repos de toute la Chrestienté, ils estoient
prests d’en consentir la demolition lors que l’Agent de son
Altesse de Lorraine fit voir vne lettre que Madame la Duchesse
d’Orleans sa sœur luy escriuoit, par laquelle elle luy


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