Anonyme [1650], RESPONSE AV LIBELLE INTITVLÉ BONS ADVIS, SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_3377. Cote locale : B_14_41.
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promettoit de la part du Roy la restitution, non seulement
de sa ville Capitale en l’estat qu’elle estoit, mais de tout
son Duché, pourueu qu’il se destachast des interests d’Espagne,
& qu’il voulust venir auec ses troupes fortifier nostre
party, & continuer la guerre pour les interests de la
France. Il instruisit ensuite l’assemblée des negociations
secrettes, par lesquelles le Cardinal Mazarin auoit voulu
tenter la fidelité de son Maistre, & descouurit aux yeux de
tout le monde la mauuaise foy de ce Ministre & de tous ses
emissaires. M. le Duc de Longueville & M. d’Auaux firent
paroistre sur leur visage les sentimens qu’ils auoient de
ce procedé, dont ils n’auoienteu aucune connoissance. Le
sieur Seruiẽt qui l’auoit conseillé ne pust s’empescher d’en
rougir, les mediateurs blasmerent hautement cette duplicité
honteuse. Messieurs les Estats nos Alliez qui auoient
iusques-là marché d’vn pas égal auec nous, acheuerent leur
Traitté, & les Deputez de tous les Potentats de la Chrestienté
qui estoient à Munster, publierent par tout que le
Mazarin & Seruient estoient les deux ennemis de la paix,
& les seules causes de la continuation de la guerre ; c’est
vne chose si constante, que le sieur Seruient ne peut soustenir
le contraire, j’en appellerois à tesmoin Monsieur de
Longueville & M. d’Auaux, si tous deux ne luy estoient
suspects ; le premier parce qu’il en a fait vn criminel d’Estat,
& le second parce qu’il l’a fait iniurieusement rapeller
de l’assemblée de Munster, de peur qu’il n’aduançast par ses
soins la conclusion d’vn Traitté qu’il auoit ordre de trauerser
par toutes sortes d’artifices ? En voudroit-il croire M.
Chisy Nonce de sa Sainteté, non sans doute ; car il en receut
vn affront trop sensible en pleine Assemblée, lors que
taschant de rejetter le blasme de quelques manquemens
sur ce vertueux & sage Prelat, il luy dist en luy approchant
la main fort prés du visage : Non éviro Signor Seruient, non é
vero voi non haueté mil la verità in bocca. S’en r’apportera-il
à Monsieur Contarini Ambassadeur de la Republique de
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