necessaire, ce lieu deuoit seruir de theatre de
la guerre, pour affliger le commun & le particulier.

En effet qui ne le croiroit ? apres auoir veu
rentrer insolemment dans le Royaume, ce
Ministre les armes à la main, accompagné
des Mareschaux de France Hoqu. auec les
troupes des frontieres, & si puissant, que du
commencement on auoit de la peine à croire
à qui il en vouloit : il sembloit qu’il alloit
conquerir vostre Estat, & cependant il marchoit
vers vostre ville capitale, & pays le plus
calme & le mieux asseure ; toute la France surprise
d’estonnement, ne pouuoir se persuader
ce qu’elle voyoit clairement, elle s’imaginoit
que ce fust vn phantosme que ce retour ; que
les pierres se souleueroient : mais enfin elle la
veu d’vn plain vol s’emparer de la personne
de vostre Majesté, sans que du depuis il l’ait
aucunement abandonnée. Ha ! SIRE, quelle
honte, quelle vergogne seroit-ce que vostre
Prouince de Normandie qui a donné tant de
preuues de sa fidelité, seruit d’azile & de retraitte
à vn infame vsurpateur & detenteur de
la Personne du plus grand Roy de la terre ?