Anonyme [1652], L’INQVISITION RECHERCHANT EXACTEMENT CE QV’ON DOIT FAIRE DAN L’ESTAT PRESENT DES AFFAIRES. , françaisRéférence RIM : M0_1703. Cote locale : B_19_58.
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de sa dignité & sa renommée dans la bouche de
tout le monde, si elle a toutes les satisfactions d’esprit
qu’elle peut souhaitter, si la prosperité du Roy
son fils & sa puissance sont au point qu’elle les voudroit
bien voir, & si elle fait tout le bien auquel elle
est obligée en euitant tout le mal qui luy est connu,
que plutost elle ne peut plus faire que du mal quãd
elle ne le voudroit pas, qu’elle ne peut iamais rétablir
tout le lieu qu’elle a détruit, qu’elle ne peut
plus y tenir son hõneur ny sa vertu à couuert, qu’elle
ny treuue point le repos qu’elle si estoit figurée
qu’il luy est imposible de se faire aymer de ceux
qu’elle a si mal traittez : tous lesquels auantages elle
peut encor retreuuer dans vne vie tranquille & paisible
iouïssant sans crainte des biens que son appanage
luy peut fournir, & voyant les affaires de son
fils dans la prosperité ou elle ne les pouuoit iamais
porter attendant la fin de ses jours auec vne satisfaction
incroyable de tous les costez du monde.
Rien ne luy peut donc estre plus auantageux que sa
retraitte é son Appanage.

 

Outre que par ce moyen nous voyons le C. M.
esloigné des Gõseils du Roy, qu’il a tout emeroüillez
& qu’il ne luy resteroit plus aucune esperance
de retour Mais si elle desire encore plus que iamais
de le reuoir, helas qu’elle est bien esloignée de toutes
ces raisonnables pensées pour obuier à ce malheur
est tout à fait à propos de faire & parfaire le
procez sous de graues & rudes peines, à quiconque



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