Anonyme [1652], L’ESTONNEMENT DE LA COVR, DE L’ESPRIT QVI VA DE NVICT. , français, latinRéférence RIM : M0_1306. Cote locale : B_1_15.
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Ce n’est pas tout, il n’y aura pas iusqu’aux sales
Sauetiers qui n’en veulent causer & dire leur ratelée.

Helas ! mes amis ; qu’on dit bien vray, ce que
le Maistre donne & le Valet pleure ne sont que
larmes perduës, ce ne sont que vains souspirs en
l’air & au vent.

Ces blesmis Censeurs d’enuie, vrayes pestes
du Royaume (parce qu’ils entreprennent sur les
actions du Roy, qui ne fait rien qu’auec iuste balance)
dans vn regne paisible, ou la venerable
Iustice tient le fort timon : bref où tout va par ordre,
ne pouuans satisfaire a leurs desseins, n’occupent
leurs esprits, & ne bandent les nerfs de
leur temerité qu’à enflammer le cœur du peuple
à mescontentement & seditions, ferons à croire
au peuple que cestuy-cy ou cestuy-là sont cause
des imposts & charges qu’on luy met sus, pour
enrichir trois hommes, les faire grands, les marier
richement & leur ferrer le ventre de Pistoles,
ie croy bien qu’on le dit, & que c’est le commun
discours de tous, & bien autre chose qu’on n’ose
pas dire : quel remede ?

Ha, Censeurs enuieux quand vous auiez vn
bon Roy Henry de Valois debonnaire & Religieux,
vous l’auez osé menacer de le confiner en
vn Monastere, & au lieu de la deuise, manet viltima
cœlo, vous auez publié par tout & dit, manet



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