Anonyme [1652], L’ESPRIT DV FEV ROY LOVIS XIII. A SON FILS LOVIS XIV. Luy monstrant que la mauuaise conduite de Mazarin, est la cause des troubles de l’Estat. Et luy donnant les moyens infaillibles de les appaiser, par son retour en sa bonne Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1287. Cote locale : B_3_3.
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des tailles & des imposts, & que vous vous reposiez
des soins de gouuerner vostre Estat, sur
les plus sages & les plus des-interessez de vostre
Parlement, & ceux-là mesmes qui sont les plus
agreables à la Commune, & moins hardis à demander.
En effet, MON FILS, outre que tout
Ministre, qui s’empesse à faire des demãdes à son
Souuerain, semble vser de precaution, tendant
à se faire vn azile, pour s’y retirer au temps de la
disgrace qu’il preuoit, comme ineuitable, il est
certain que vous n’estes point en estat de faire de
grands dons, tout vostre domaine estant engagé,
comme il est, & vostre Maison ne subsistant
que par les emprunts que vous faites à vos
peuples, qui fournissent l’argent pour vous de
tous les dons que vous faites : & c’est ce qui doit
mettre vn frein à vos desirs de ce costé là Que si
vous donnez des Charges ou des Benefices, taschez
de ne les communiquer point à des personnes
desia chargées de haine, & d’enuie, de peur
de l’accroistre & de les en surcharger : mais efforcez-vous
d’en faire present à des personnes de
merite, qui n’osoient y aspirer, pour donner de
l’esperance à beaucoup d’autres de la mesme
estoffe, & pour vous concilier la bien-veillance
de tout le monde. Tenez aussi pour maxime, de
n’enrichir trop quelques particuliers, de peur
qu’ils n’en soient d’autant plus en estat de vous
desseruir, si vous les des-obligez par le refus de


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