auec plus de moderation & plus de retenuë que
n’eust pas fait le seuere Minos, dit au Cardinal, ie m’estonne
de vostre procedé Monsieur de Richelieu : hé
quoy, pour estre cause (innocente à ce que vous dite)
des maux que le Mazarin a fait en France, en est-il
moins punissable, vous estes heureux de ce que vostre
destin est fait & qu’il ne se peut plus reuoquer, car sur
vostre propre confession on rendroit son arrest commun
auec vous, mais cela ne se pouuant plus, ie reuiens
au Mazarin, quoy vous appellez innocent vn
volleur manifeste, vn cœur sans pitié, vn tygre qui depuis
trois ou quatre ans a fait plus de mal au pauure
peuple de France que vous ny tous vos predecesseurs
n’en ont faict en cent ans par vn nombre infiny d’imposts,
quoy vous priez pour vn homme qui a donné
protection & accroissement à vn multitude enragée
de Partisans mangeurs de peuple, non pour l’inter est
de l’Estat, mais seulement pour satisfaire à sa propre
passion & extreme auarice. Ha, Monsieur le Cardinal
prenez garde à ce que vous faites, ce cruelle ne merite
pas vostre intercession ; songez y Monsieur, & que
non comptant d’auoir depuis trois ou quatre ans fait
tant de maux à la France ; quand le Parlement de Paris
y a voulu donner quelque remede, il a par vne violence
extraordinaire enleué leur Roy, & dautant qu’il ne
se trouuoit lors assez fort pour faire reussir son pernicieux
dessein de vengeance afin de mieux prendre ses
mesures, il a consenty a vne declaration du Roy qu’il
ne vouloit point executer, ains seulement s’en vouloir
serait pour auoir le temps de s’associer & faire compagnon

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