Anonyme [1649], L’ANTI-LIBELLE, EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_91. Cote locale : C_2_7.
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Il reste encor de vos escrits
Assez bon nombre dans Paris,
Quoy qu’on ne les espargne gueres
Et qu’on s’en frotte les derrieres
Auecques liberalité
Et que le monde desgousté,
D’vn si grossier & si sou leurre
Le laisse aux vendeuses de beurre,
Penssiez-vous orateurs cornus,
Auortons du Demon Ianus,
De vos caprices infidelles
Donner le branle à nos querelles,
Penssiez-vous monstre de la mort
Regler les mouuemens du sort,
Qui regle les plus grands Empires,
Qui les rend ou meilleures ou pires,
Par qui seul on les voit puissans
Ou qui flestris ou florissans,
De sa colere ou de sa grace
Tiennent le trouble ou la bonnace,
Chetifs & foibles enchanteurs
On a bien veu d’autres Autheurs,
On a bien veu d’autres genies
Prendre des peines infinies,
Courre, composer discourir
Solliciter, prier, gemir,
Vser de mille adrettes faintes
Pour seconder leurs iustes plaintes,
A toutesfois n’arrester pas
Les desordres & l’embarras,
Et les troubles de leur patrie
A qui leur forte idolatrie
Ou plustost leur iuste ferueur
Taschoit de rendre le bon-heur,
Ha qu’on a bien veu d’autres testes
L’oposer aux fieres tempestes,

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