Anonyme [1652], L’ALLIANCE DES ARMES ET DES LETTRES DE MONSEIGNEVR LE PRINCE. Auec son Panegyrique, presenté à son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M0_60. Cote locale : B_7_18.
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pour nous representer ce qu’il doit estre, il le faut voir en
vn âge plus auancé : Et nous auons bien raison de croire,
que c’est vn present que le Ciel nous a fait l’ayant doüé de
si rares qualités d’esprit & de corps. Que si ces marques
toutes seules, nous monstrent assés que les esperances que
nous auõs conceuës de sa Majesté sont tres-bien fondées :
nous en deuons encore conceuoir de plus grandes, en
considerant le merite de ceux qu’on a choisi pour son
education.

 

Il faut croire que sous vn si sage Gouuerneur, cette ame
toute Royale produira en son temps des fruits dignes
des bonnes instructions qu’elle reçoit. Nous ne doutons
point aussi qu’il ne deuienne le Prince le plus accomply de
son siecle, Qu’il ne donne la paix à toute la terre : & qu’apres
vne infinité d’actions de justice, de valeur & de pieté,
il ne soit appellé beaucoup plus justément que cét
Empereur Romain, les delices des hommes.

Dieu qui est le protecteur de l’innocence & qui n’abandonne
jamais les justes, n’a pas permis que celuy qui est
appellé le Fils aisné de son Epouse, fut opprimé par les
efforts d’vne nation de tout temps jalouse de la grandeur
de cét Estat. Il luy a conserué les Princes de son Sang qui
luy estoient les plus necessaires pour sa conseruation, &
pour la defense de sa personne : Il luy a rendu MONSEIGNEVR
LE DVC D’ORLEANS, pour estre l’appuy &
la colomne de cette Monarchie : apres que le Ciel l’a tiré
du milieu des hazards, des perils & des mains de nos anciens
ennemis, où il auoit permis qu’il tombast pour esprouuer
sa vertu, il luy a rendu le pouuoir, l’autorité &
le rang qu’il doit tenir.

Il n’y a personne qui n’ait tousiours creu, que si les obstacles
qui empeschoient d’agir son ALTESSE ROYALE,
selon les rares vertus qu’elle possede, estoient leués, elle
ne se trouueroit rien d’impossible, comme elle nous a fait
voir par tant de signalées actions. Nous ne sommes plus
en ce temps, où l’on prenoit son éloignement pour des



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