Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS,
ET
QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ
la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : A_3_76.
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vous porte au Ciel, pour coniurer la diuine Bonté,
qu’il luy plaise, vous reünissant ensembles, de vous remettre
en vostre premiere splendeur. Venez donc, mes
enfans, reuenez François à vous mesmes, dressez-vous
droit au Ciel, comme le Cedre, esleuez-y vos pensées,
comme cét arbre fait ses branches, & portez tousiours
vostre cœur en haut, cõme il ayme les Montagnes, qui
fait qu’il ne se moisit iamais ; aussi pour cette consideration
les Payens en faisoient les Idoles de leurs Dieux.
Cherchez vostre conseruation dans le Firmament, &
non pas dãs les entrailles de la terre, où vous auez trouué
le fer pernicieux instrument de la mort, de la vie humaine,
que cette terre a neantmoins caché bien auant,
comme chose tres-nuisible, & qui ne sort de ses tenebres,
que pour faire mal à l’homme. Ce metail n’est
point le remede à vos maux, c’est à Dieu premierement,
auquel il faut auoir recours, comme estant le premier
ressort de nostre machine, sans lequel les autres
sont immobiles. Mais, apres Dieu, iettez les yeux sur
vostre Roy, sur vostre grand Roy, quoy qu’en bas âge,
vostre Prince naturel, ce Monarque, cét enfant de
Roy, vray Successeur & legitime heritier de la Couronne,
& du courage de LOVIS le Iuste, son
Pere, de glorieuse memoire, venez, & vous auancez,
pour rentrer dans la maison d’où vous estes sortis. Le
Roy vous attend les bras ouuers, pour vous recueillir
comme ses enfans, & les miens ! Que si, par ie ne
sçay quel malheur, vous auez cy-deuant perdu le respect,
& la qualité de vrais & de fidelles enfans, il n’a
pas perdu ce qui estoit de l’amour & de l’affection de
vray pere.
Venez donc, & vous approchez, ne craignez point,
l’amitié qui est reconciliée, est plus forte & plus ferme,
que celle qui n’a iamais esté interrompuë, & il n’y a
point de telles caresses, qu’entre amis qui se sont courroucez.
Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS,
ET
QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ
la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : A_3_76.
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