Bourbon-Condé, Anne Geneviève de (duchesse de Longueville) [?] [1650 [?]], APOLOGIE POVR MESSIEVRS LES PRINCES, ENVOYEE PAR MADAME DE LONGVEVILLE A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_126. Cote locale : B_6_48.
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la demanda elle fut accordée ; mais parce que personne ne vouloit traitter
& ne pouuoit prendre aucune confiance au Cardinal Mazarin, la Reine
voulut que Monsieur le Prince en qui tout le monde s’asseuroit, s’engageast
& demeurast la caution du Traitté : Et particulierement sa Majesté
luy commanda de donner sa parole pour cét article. Puis donc qu’il l’a fait
par le commandement de la Reine & pour vn bien public : N’a-t’il pas eu
raison de vouloir qu’on y satisfist, qu’on obseruast vn Traitté solemnel
dont il estoit le garent ? Qu’on ostast tout sujet de plainte à la ville capitale
de la Normandie ? Enfin qu’on dégageast son honneur, & cela apres dés
remises affectées & prolongées plus de six mois par les artifices du Cardinal
Mazarin : Et qui peut mieux monstrer la bonté de cette affaire, que
Monsieur le Duc d’Orleans qui en sçachant la Iustice en a procuré l’execution ?
Me voicy insensiblement arriuée à l’endroit le plus difficile de cette
deffense, & i’auouë ingenuëment que ie ne sçay pas comme ie pourray
justifier Monsieur mon frere de la faute dont on l’accuse. De la nier il n’y
a nulle apparence, faisant profession d’estre veritable : De la confesser,
c’est rendre ce Prince coupable d’vn fort grand crime, il a empesché le
mariage de la niepce du Cardinal Mazarin ; Qu’ay-je à dire contre cette
accusation ? & qui iamais a eu plus de besoin que moy d’implorer la clemence
de ses Iuges ? Pardonnez moy, MESSIEVRS, si dans l’estat d’vne
si grande affliction qu’est la mienne, mon discours paroist vn peu moins
seuere que ma douleur ne semble permettre. Il y a des choses où malgré
nous la nature nous entraisne vers la joye, & celle-cy est si ridicule, que ie
ne sçache point de tristesse qu’elle ne suspende pour vn moment. Mais ie
demanderois volontiers au Cardinal Mazarin en quel lieu il pense viure ?
qui il est ? à qui il croit parler ? Quoy, MESSIEVRS, parmy les raisons
dont on pretendra colorer l’iniustice de la prison du premier Prince du
Sang, on y meslera les petits interests d’vne famille inconnuë, d’vne famille
estrangere ? Quoy parmy les crimes de leze Majesté on contera les
pretenduës offenses que reçoit vn homme condamné par les Loix ? mais
des offenses qu’aucunes loix ne deffendent. Quoy ce sera deuant ceux qui
l’ont condamné qu’on voudra authoriser ces crimes imaginez ? nostre misere
est bien grande si nous sommes ainsi exposez : il y va bien de vostre
gloire, si vous souffrez ces insultes : Mais enfin qu’elle est la folie du Cardinal
Mazarin, quand il pretend que ces injures sont faites à l’Estat ; &
qu’il ose exposer que ces alliances sont tres-vtiles : à qui ? à luy ? nous n’en
doutons pas ; elles le reconcilient auec Monsieur de Beaufort ; elles mettent
vne des Charges de la Couronne entre les mains des descendans de
sa Niepce. Mais ce n’est pas dequoy il s’agit : il entend icy que l’vtilité de
ce mariage regarde la France : Bon Dieu quel aueuglement ! quel honneur
pour la Couronne ! quel appuy du costé de l’Italie Ie voudrois bien pourtant,
Bourbon-Condé, Anne Geneviève de (duchesse de Longueville) [?] [1650 [?]], APOLOGIE POVR MESSIEVRS LES PRINCES, ENVOYEE PAR MADAME DE LONGVEVILLE A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_126. Cote locale : B_6_48.
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