Anonyme [1649], IVLES L’APOSTAT. , françaisRéférence RIM : M0_1776. Cote locale : C_5_72.
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de l’argent qu’il a pris pour salaire de ses trahysons
& de ses impudicitez, il est de ceux dont parle le
prophete, qui se réiouyssent ayant fait du mal, &
n’ont du regret que pour ne pas faire tout le mal
qu’ils voudroient faire, bien qu’il soit incomparablement
plus auare & ambitieux que Iudas, neant
moins l’amour de luy mesme, le luxe & la volupté
dont il est esclaue luy font tellement aymer la vie
qu’il ne la pourroit quitter qu’à regret, & ne se
donnera le coup de la mort que le plus tard qu’il
pourra ; comme Neron quand il se iugera du tout
perdu, pour euiter l’infamie & la rigueur du supplice.
Aristote dit que les meilleures choses estant
corrompues deuiennent pires, corruptio optimi pessima,
ainsi la Monarchie qui est le plus noble gouuernement
degenerant en tyrannie produit de plus
grands desordres & cause de plus grands maux, les
richesses, la gloire & la puissance qui sont l’appanage
d’vne Couronne seruent de degrez aux tyrans
pour monter sur le throsne aussi bien qu’aux
Roys & aux legitimes Princes pour s’y placer &
maintenir : celuy qui a dit que les biens de la terre
sont indifferens à de bons & à de mauuais vsages,
& qu’ils peuuent autant nuire que profiter, n’a rien
proferé qu’il ne soit treuué veritable, si on les considere
auec abstraction ou precisément sans aucun
Anonyme [1649], IVLES L’APOSTAT. , françaisRéférence RIM : M0_1776. Cote locale : C_5_72.
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