Anonyme [1652], ADVIS SINCERE AVX BOVRGEOIS DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_543. Cote locale : B_17_11.
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du Roy, ne vous arrestent point. Vous vous portez à tous exceds,
parce qu’ils déplaisent au Roy.

 

Sa Maiesté estant de retour à Fontainebleau ; donna ordre
pour transferer les Princes au Havre de Grace, puis s’en reuint à
Paris au mois de Nouembre 1650. Cette translation opere vn effet
tout contraire aux esperances d’vn chacun. Par vne nouuelle
conspiration de la caballe, les deux partys contraires, celuy du
Prince & celuy des Frondeurs se reunissent. L’on tient des assemblées
indeuës iour & nuict contre l’authorité du Roy, l’on y resout
l’esloignement du C. Mazarin & la liberté des Princes, sous
plusieurs conditions. Et entre autres, d’vn chapeau de Cardinal
pour le Coadiuteur, qui ne l’auoit peu obtenir de la Cour, quelques
menaces qu’il eust fait faire par la Duchesse de Chevreuse,
& du mariage de la fille de cette Duchesse auec le Prince de Conty.
Ce qui vous doit bien faire connoistre, que l’interest & l’ambition
ont esté les ressorts continuels de ces mouuemens.

Pour l’execution de ces proiets, l’on fait vn estat asseuré de
vous, l’on sçait que vous auez vne disposition perpetuelle à croire,
& à faire toutes les choses que l’on voudra, & qui sont contre
les interests du Roy. L’on ne fait qu’attendre le retour du C. Mazarin.
Ce Ministre qui ne s’occupoit à destruire de mauuaises caballes
que par de bonnes actions, & les artifices malins que par la
sincerité de ses seruices. estoit allé sur les frontieres de Champagne,
auec des forces considerables, pour reprendre Rethel. Ce
dessein luy reussit heureusement. Il reuint triomphant aprés auoir
emporté Rethel, & fait combatre l’armée ennemie, qui fut deffaite.

Il y auoit apparence que le C. reuenant à Paris, apres vne action
si memorable & si auantageuse deust receuoir toutes les acclamations
des Peuples. En vne autre saison vne personne qui eust agy
auec le zele & le succes qu’il auoit fait, vn homme qui eust rendu
à l’Estat vn seruice si important & si illustre que de reduire les
Ennemis à demander la paix comme ils firent, voyans qu’il n’auoient
plus rien à esperer des partis formez dans le Royaume, eust
receu toutes les reconnoissances & toutes les recompenses qui
sont deües à de semblables actions.

Mais il en arriue tout au contraire. Les deux partis du Prince &
des Frondeurs vnis emsemble, preuoyans qu’aprés leurs forces
ruïnées & abbattues, la paix general estant concluë, il n’y auoit
plus rien qui peust seruir d’obstacle au restablissement de l’authorité

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