Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.
-- 13 --
& qu’il falloit y apporter quelque remede. On
a prié la Cour de s’acquitter de deuoir, elle ne la
pas trouué bon, elle a dit qu’il falloit que l’enuie
luy en vint d’elle-mesme, que ses Sujets n’auoient
rien à luy ordonner, que ce n’estoit pas à vilains à
renier Dieu, & qu’elle ne souffriroit qu’on luy
prescriuist des Loix, puis qu’elle estoit la Loy viuante
& animée, qui doit tout rendre suiuant ses
mouuements, sans que personne ait droit de s’en
formaliser ou d’en gronder seulement.
Ces responces n’ont pas satisfait les esprits de
tout le monde ; messieursles Crocheteurs & Batteliers
y ont trouué à redire, comme de raison, alleguants
aussi pour leur raison, que qui fait beste le
loup le mange, & qu’il n’est que de mõstrer ses dents
au loup pour le mettre en fuitte. Ils ont crié point
de Mazarin & viuent les Princes. La place que Madame
la Cour auoit quitté par dépit s’est trouuée
aussi-tost remplie, & comme on sçait que visage
d’homme fait vertu, & que les os sont pour les
absents, le party des orgueilleux n’a pas esté le
plus fort, & les supposts des Mazarins ont esté
forcés de ceder au temps ; Gouuerneur, Preuost
des Marchants, Lieutenant Ciuil, toute la sequelle
enfin a fait gilles, de peur d’accident, mais
comme on fait souuent en peu d’heure, chose
dont on se repent tout à loisir : La Cour ayant
Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.
|