Anonyme [1649], LE FILS DE L’IMPVDIQVE ; ET LE PERFIDE VOLVPTVEVX. , françaisRéférence RIM : M0_1394. Cote locale : C_5_10.
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Cardinal de Richelieu, il estima qu’il n’y deuoit
auoir personne qui ne fléchist soubs sa loy tyrannique,
pour laquelle establir il se couurit de la peau de brebis, afin
de gaigner l’affectiõ de la Reyne, & des Princes ; ce qui luy
succeda si bien, qu’en peu de temps il s’acquit vn tel empire
& authorité, qu’il ne se trouuoit personne mesme d’entre
les principaux du Royaume, qui eust ose entreprendre de
s’opposer à ce torrent d’iniquité : C’est pour lors qu’ayant
leué le masque, il fit connoistre à vn chacun, que cette peau
de brebis, dõt il estoit reuêtu, ne couuroit autre chose qu’vn
lyon enragé, lequel se seruant de Ministres à sa poste, a eu
l’effronterie de s’attaquer au Sang Royal, exposant les vns
à des dangers manifestes, & emprisonnant les autres sur des
faux pretextes, pour auoir lieu de piller à droit & à gauche,
& ainsi venir à bout de ses execrables desseins, desquels il a
eu vn tel succez, qu’il a reduit la France dans vn estat si miserable
par ses maximes Siciliennes, qu’au lieu de triompher
dans ses Victoires, elle est obligée de gemir sous ses propres
ruines qui l’accablent par la violence de cét Ennemy qu’elle
a au dedans de soy. Mais il y a de l’apparence qu’elle se
purgera de ce venin, non seulemẽt en la personne de ce perfide,
mais encore de celle de tous ses Suppots, lesquels ont
creu, aussi bien que luy, qu’ils auoient permission de voler,
piller, & ruiner, sans que personne leur osât demander vne
reddition de compte : en quoy ils se sont abusez, car Dieu
qui est Iuste, a voulu que ceux qui representent sa Maiesté
diuine sur la terre se seruissent du pouuoir qu’il leur a dõné,
pour empêcher que l’Authorité Royale ne fût dauantage
foulée aux pieds par ces ministres de Satan, & les obliger de
reuenir à eux, & à la raison. Mais tant s’en faut que ces
Dieux sur la terre ayent operé à la conuersion de ce malheureux,
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