LE COVP D’ESTAT DE LA GVYENNE,
presenté à Monseigneur le prince de Condé, & à
Messieurs de Bordeaux ; ou Remonstrance
à tous les Ordres de la Prouince.
C’EST à ce coup, Prouince infortunée,
qu’il faut que toutes tes parties
fassent effort pour se releuer de cet assoupissement
letargique qui te rend
depuis trois ans tributaire des passions
d’vn petit nombre d’insensez, qui te
fait seruir de theatre à la guerre, & de matiere aux injustes
pretentions de quelques esprits ambitieux. Ie
commenceray par vous, foibles instrumens du repos
public, Ministres impuissans de iustice, Officiers du
Parlement de Bordeaux, qui auez crû vous exempter
de reproche, en vous éloignant des deliberations violentes
& crimineles de ces redoutables confreres que
vous appellez Frondeurs : I’auoüe que vous auez fait
quelque chose pour vostre repos particulier, lors que
vous ne vous estes pas opposez aux debordemens de
ce Torrent impetueux de vos Chambres assemblées,
vous vous estes garentis par ce moyen des injures, des
menaces, mesme des coups de ces jeunes Enfans perdus,
de ces Carabins de robbe longue, qui font depuis