Phelypeaux [signé] [1650], DECLARATION DE LA VOLONTÉ DV ROY, estant en son Conseil, sur la rebellion de Bordeaux. Publiée le premier Septembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_875. Cote locale : D_1_22.
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deuoient rapporter eux mesmes dans deux iours apres leur
départ de Libourne la response de ceux qui les auoient enuoyez,
conforme aux intentions de Sa Majesté, n’ont pas daigné
satisfaire à leur promesse, & se sont contentez d’enuoyer
des Lettres dudit Parlement & Corps de ville plaines de subtilitez,
d’équiuoques & de plaintes, au lieu des satisfactions
& éclaircissemens que Sa Maiesté auoit sujet d’attendre d’eux,
Ce qui a fait voir clairement le mauuais dessein de la dite ville,
ou du moins que les gens de bien n’y ont plus aucun pouuoir ;
Sa Majesté ayant esté contrainte de se confirmer encores
dans cette croyance par le refus qu’ils ont fait en dernier
lieu d’accepter les conditions d’accommodement si auantageuses
pour eux qui auoyent esté proposées dans le Parlement
de Paris par Monsieur le Duc d’Orleans, dont ils eurent
connoissance trois iours apres la deliberation par vn Courier
de leurs Deputez, ausquels l’extraict du Registre du Parlement
auoit esté donné, afin qu’ils pussent dans vn terme de
dix iours qui leur fut accordé, en rapporter l’acceptation à
Sa Majesté : au lieu dequoy les Officiers du Parlement de
Bordeaux & du Corps de ville, apres auoir retenu trois diuers
Trompettes qui leur auoyent esté enuoyez par le sieur
du Coudray Montpensier, à dessein de faire écouler ces dix
iours, pendant lesquels ils deuoyent donner leur response :
l’ayant enfin introduit dans la ville auec beaucoup de difficulté,
ils luy auroient encores demandé vn nouueau delay
pour déliberer sur lesdites conditions, quoy qu’ils eussent
desia fait plusieurs deliberations sur ce sujet, & qu’il ne fust
plus question que de les accepter, ou de les refuser, sans entrer
en aucune nouuelle negociation : Enquoy il a euidemment
paru que leurs longueurs affectées & les delais par eux
requis, n’ont esté que des artifices recherchez & suggerez par
le Duc de Boüillon, pour donner loisir au secours qu’il fait
presser en Espagne d’arriuer dans ladite ville : dequoy Sa Majesté
a eu preuue certaine par diuerses despesches interceptées
qui sont entre ses mains. Enfin, Sadite Majesté ayant consideré
qu’vn plus long retardement ne pouuoit seruir qu’à
rendre le mal plus difficile à guerir ; & qu’elle ne pouuoit differer
plus long-temps d’y apporter les remedes necessaires,
sans exposer ladite ville à vn manifeste peril de tomber sous
vne domination estrangere, & ietter par ce moyen les fondemens
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