Fonteneil, Jacques [?] [1650], HARANGVE ET REMERCIEMENT fait au Roy par les Bordelois, sur le sujet de la paix, AVEC SES ARTICLES. , françaisRéférence RIM : M0_3277. Cote locale : D_2_45.
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qu’on transportast les bleds qu’il chargeoit pour l’Espagne, &
qu’il nous eust osté le pain des enfans legitimes pour le donner
aux chiens, nous eussions esté les fideles non pas les reuoltez ; Si
nous eussions permis qu’il eust continué de faire de nostre Hostel
de Ville, vne chorme d’esclaues ; nostre reuolte eust passé pour
vertu ; les deux escus par tonneau de vin, desquels il prenoit la
moitié pour ses apointemens suprimez par Arrest, pour n’estre
point verifié aux termes des dernieres Declarations de vostre
Majesté, & pour n’auoir esté imposez que pour deux ans seulement,
quoy qu’il y en ayt dix que le terme est escheu, allumerent
vn brasier qu’il couuoit sous les cendres ; la Citadelle qu’il fit
bastir à Libourne contre la foy du traité fait auec le Roy Louis
le Iuste sur le razement du Chasteau de Fronsac, pour lequel
nous luy donnâmes trois cens mil liures, à condition qu’on ne feroit
à l’aduenir aucune Citadele dans le ressort de la Seneschaussée,
nous inspira d’vn mesme temps la deffiance de son procedé,
& le dessein d’autoriser la parole d’vn Roy ; Les troupes qu’il
enuoya rauager nos maisons aux portes de la ville, contre l’authorité
de nos Priuileges, qui nous exemptent du logement des
gens de guerre à dix lieuës de Bourdeaux, nous animerent au
combat pour nostre liberté ; les Temples prophanez, les Prestres
assommez, nos canons enleuez, nostre ville battuë, nos biens
pillez, nos champs desolez, la paix violée, la Iustice interdite,
nostre innocence adroittement contrainte sous l’appast d’vne
abolition à dresser son gibet, & preparer son suplice, ont armé
nos esprits à la deffence de la cause de Dieu, de Vostre Majesté &
de nostre interest.
Dieu qui cherit son Image a protegé la Iustice contre la honte
de cette interdiction, dont le Duc d’Espernon la vouloit diffamer
quand rehaussant l’esclat de sa Majesté sur le temps que son ennemy
la croioit abbatuë, elle a frappé son cœur d’vne terreur
estrange, qui l’agitant de conuultions sensibles, a exprimé les remors
de son ame, & quand du mesme esprit qu’il ainma le Berger
pour abbattre l’orgueil de Goliath, il anima les frondes des enfans
pour le mettre dehors. Il a beny nos armes lors q’vnissant à
nostre deffence deux Elemens contraires, l’eau & le feu pour
combattre Monstry, il nous rendit auec vsure les canons qu’on
nous auoit osté ; que ses troupes tousiours battuës par les nostres,
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