Anonyme [1649], CAYER CONTENANT. LES TRES-HVMBLES Remonstrances des Deputez du Parlement de Bordeaux, presenté au Roy & à la Reyne Regente, le second Octobre mil six cens quarente neuf. , françaisRéférence RIM : M0_662. Cote locale : C_1_10.
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dans sa maison de Cadillac des Commissaires [illisible]
coup le prier de reuenir, de rasseurer les esprits &
de leuer leurs ombrages, luy accorde ce qu’il desiroit par
vne condescendence sans exemple de supprimer l’Arrest
de l’esloignement des trouppes à dix lieuës, affin
que la chose se fit de son auctorité. Il accepta cette condition
& ne l’executa pas, & refusa de reuenir à Bordeaux.
Enfin deux fois les choses se sont pacifiées en
Guyenne par les soins de leurs Maiestés. Le Parlement
dans les formalitez & dans le fond a passé dessus
toutes les difficultez qu’il faisoit naistre pour paruenir à
la paix ; deux fois Monsieur d’Espernon l’a rompue
par ses infractions au traité, & a renouuellé la guerre
par ses violences. Est il pas aisé à iuger qui des deux a
cherché le seruice du Roy, & qui des deux a voulu
le desordre Les preuues de cette verité seroient infinies,
en voicy vne conuainquante : Monsieur d’Espernon
ne demeura pas d’accord que les gens de guerre ne se
deussent approcher de la ville à dix lieuës, mais il ne
contesta pas pourtant les autres priuileges authentiques,
& l’vsage constant & inuariable pour la distance
des quatre lieuës, neantmoins le Parlement recouuré
en original vne exemption de logement & rauages des
gens de guerre donnée par luy & signée de luy pour vne
maisõ qui est à demylieuë de Bordeaux, & ce dés le troisiesme
Feurier dernier, qui est deux mois entiers auant
la premiere naissance des troubles, qui luy ont donné
pretexte de bloquer & assieger la ville & d’en faire approcher
ses trouppes, ce qu’il ne pouuoit preuoir humainement
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