Anonyme [1652], LA PANDORE, OV L’ASSEMBLAGE DE TOVS LES MALHEURS que la France a soufferts dans le Ministere du Cardinal Mazarin. I. Sur son manquement de foy. II. Sur le nom de Iule Mazarin, funeste à la Chrestienté. III. Sur ses mauuais Conseils, donnez à sa Majesté. IV. Sur la necessité qu’il y a de l’éloigner des Conseils du Roy & du Ministere. V. Et sur son Ambition, aspirant à la Souueraineté. , françaisRéférence RIM : M0_2658. Cote locale : B_13_21b.
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souffrir deux Soleils, aussi vn Royaume ne deuoit
auoir deux Roys : que si de sa bonne volonté
il vouloit donner son Royaume, il le
receuroit benignement en sa grace. Mais ayant
derechef mis vne armée sur pied, Darius fut encore
vaincu : & en fuyant, il fut poignardé
par le Capitaine Besse, son sien valet ; là-dessus
suruint Alexandre, & trouuant Darius grandement
blessé, & prest à rendre l’esprit, eust compassion
de luy, & luy promit qu’il ne laisseroit
point cette perfidie de Besse impunie commise
contre son propre Seigneur. Et defait ce traistre
parricide ayant esté pris, Alexandre commanda
qu’il fut attaché à deux grosses branches d’arbres,
lesquelles se retirant en haut, son corps fut
par vn grand tourment dechiré.

 

Acte d’humanité d’vn prince idolatre, qui
deuroit faire rougir de honte Mazarin, dont le
cœur plus dur que marbre ne peut estre aucunement
ramolly par tant de cruautez que les siens
ont commises à son sceu, & suiuant ses ordres,
ainsi qu’il eust fait à ceux de Bordeaux, s’il eust
peu prendre leur Ville de force, où il n’eust espargné
personne.

C’estoit son dessein lors qu’il commanda au
Mareschal de Turenne de mener son armée deuant
paris : car s’il eust défait les Princes & les
Bourgeois au combat du Faux-Bourg de S. Anthoine,



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