Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS,
ET
QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ
la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : A_3_76.
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depuis vn bout des Cieux, iusques à l’autre, & par sa
claire lumiere, dissipe l’obscurité de la nuit, & chasse
les tenebres, embellit les Cieux, orne la mer, enrichit
la terre, donne la chaleur aux choses, anime, réioüit,
nourrit & conserue en son estre, tout ce qui est enclos
dans cét Vniuers : De mesme vous, mon Soleil, n’auez
point attendu les prieres & les supplications pour bien
faire & recherchant non pas la gloire ny la loüange,
[1 mot ill.] le bien, le repos, & le soulagement de vostre peuple,
de vous mesme, auez fait paroistre les effets de vostre
bonté & douceur Royale, & plus que paternelle.
Mes enfans, mes Gascons, ie reuiens à vous pour
vous dire, que vostre ieune & legitime Roy, afin de
vous vnir & maintenir en paix, vnion & concorde fraternelle,
resolut ces iours passez de donner connoissance
de ses affaires, de ses desseins, & de ses resolutions à
son Parlement de Bordeaux, où i’espere qu’on verra le
Roy, & la Loy se reposer en ce lict de Iustice ensemble
sous le mesme couuert. C’est au Parlement de Paris,
où l’on le void souuent assis, à guise de Iupiter Olympien,
tenant d’vne main vne Victoire, & de l’autre
vn Sceptre gracieux, qui est en la main de Iustice, ayant
en sa teste vne Couronne d’Oliuier, qui est le Symbole
de la Paix, & son manteau semé de Fleurs de Lys d’amour
& de douceur. C’est là où il est cõme le grand Sapor
Roy de Perse, au milieu de sa machine de Cristal,
de laquelle il voyoit la rapide course de tous les Globes,
le mouuement des Astres, les voyages du Soleil
& de la Lune, en considerant qui faisoit les ombres
droites ou gauches sur la terre. Que si les actions passageres
des Roys, & leurs plus petits mouuemens sont
autant de rayons qui sortent d’vn Soleil animé ; il faut
croire que cette action solemnelle de nostre Roy, sera
profondement imprimée dedans le cœur de ses bons &
fidelles Sujets. A n’en point mentir, la gloire & la Majesté
des Roys sont incomparables ; mais celle du Roy,
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