P. M. L. D. R. [signé] [1651], L’EXACTE RECHERCHE DES DESORDRES que la mauuaise Conduite de Monsieur le Prince a causé dans l’Estat, depuis sa Liberté jusques à sa Retraitte. ET NOTAMMENT TOVS LES maux que son Voyage de Bordeaux, & son Armement nous font dé-ja souffrir; Et ceux qu’il nous fera encores éprouuer, s’il tient la mesme Conduite. , français, latinRéférence RIM : M0_1313. Cote locale : B_20_28.
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bons François ; Mais encores ce mal-heur eust
esté suiuy d’vne reuolte generalle des Peuples
contre les importantes places de guerre que ses
creatures ont entre leurs mains, on eust veu les
supports des Parisiens esprouuer la derniere de
toutes les cruautez qu’vne malice comme la sienne
peut inuenter. On eust veu Bordeaux, Prouence,
& tout ce qui n’a pas voulu souffrir sa tyrannie,
les armes à la main ; on eust enfin veu toutes
les Cours Souueraines se mettre en deffence
contre les persecutions de ce Sicilien, ou en danger
d’estre entierement opprimées, si cette bien-heureuse
retraitte de Monsieur le Prince n’eust
donné de la crainte à ce perfide, & s’il n’eust tant
redouté sa valeur, qui seule peut nous garantir
de tant de miseres.
Monsieur le Prince pouuoit ne rien dire, & attendre
l’arriuée du Cardinal pour justifier sa conduitte ;
& lors vn chacun auroit dit que ses deffiances
estoient legitimes ; Mais si ce conseil luy eust
esté salutaire, il eust bien aussi causé des desordres,
& comme les desseins de ce Grand Heros
sont tres-bons & aduantageux pour tout le monde,
Dieu benit aussi sa conduite de telle sorte,
qu’elle nous guarit du mal auant qu’il nous arriue.
Ainsi par la cognoissance qu’vn chacun peut
prendre par ce discours de ses intenttions & du
bien que sa retraitte nous a procuré par le salut
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