Anonyme [1650], RESPONSE DE MESSIEVRS LES PRINCES AVX CALOMNIES & impostures du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3399. Cote locale : D_1_30.
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qu’il ne peut s’empescher d’en sourire, la premiere
de conseruer Condé, qui est au milieu du pays
ennemy, ouuert de tous costez, & y laisser quatre mil
hommes en garnison, sans y faire aucune fortifications ;
la seconde fut d’attaquer Cambray vn mois
apres qu’il fut secouru & pourueu de toutes les choses
necessaires pour sa deffense. Le Cardinal Mazarin appelloit
cette entreprise vn grand dessein, vn coup hardy
& seul capable de faire connoistre aux ennemis la
puissance de la France ; la troisiéme d’assieger Nieuport,
quoy que nous fussions dépourueus de toutes
choses, & particulierement des vaisseaux pour empescher
le secours de mer.
M. le Prince aduouë qu’il ne receut pas ces propositions
auec tout le respect qui estoit deu au puissant raisonnement
de son Eminence. Mais en toutes les autres
occasions, il a écouté l’opinion de ceux qui ont l’honneur
d’assister au Conseil du Roy auec beaucoup de retenuë,
de patience & de moderation. Il ne se souuient
pas mesme d’auoir insisté plus d’vne fois pour faire passer
son aduis, qui fut sur le suiet de la paix de Bordeaux
que le Cardinal Mazarin taschoit d’empescher par toutes
sortes de moyens, & faisoit puissamment agir tous
ses amis dans le Conseil du Roy pour rompre cét accommodement,
ce qui obligea Monsieur le Prince de
parler à Monsieur de Villeroy auec vn peu de fermeté,
dont deux iours apres il luy fit des excuses, l’asseurant
que le malheur de cette Prouince, exposée au rauage
des gens de guerre, la crainte du desespoir des peuples,
& le desir de voir la tranquilité publique restablie par
tout, auoit seule esté cause de ce que son discours auoit
paru vn peu plus animé qu’à l’ordinaire, pour ce qui regarde
les Deputez du Parlement de Prouence, le sieur
Tournet agissoit le plus puissamment & portoit tous les
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